Je l’ai découvert dans les années 90, quand Pierre Bergé l’a nommé à la tête de la création de la maison Yves Saint Laurent. J’ai vu en lui ce que je vois aujourd’hui dans chacun des parfumeurs avec lesquels je collabore : une habilité à moderniser un classique pour le projeter dans le futur.

Comme si cela avait été son destin, Alber a maintenant parfaitement sa place dans le petit monde des designers de parfums. Le résultat de notre collaboration avec Dominique Ropion absolument unique, est né d’une convergence de visions et d’un respect mutuel, le parfum des plis d’une robe : un parfum basé sur la classique fleur d’aldéhyde, dont la structure élaborée par la vision d’Alber Elbaz, permet à chaque femme de s’y reconnaitre. Et de s’y identifier une beauté singulière.

Alber résiste à un monde qui tente d’imposer ses diktats plutôt que de pousser les individus à s’en libérer.Il considère que l’intuition est une source inépuisable d’inspiration pour se libérer des contraintes, et que la beauté fait mentir tout ce qui est trop cartésien ou rationnel.Superstitious est une invitation à découvrir que le mystère en lui-même, est une splendeur. Comme une gestuelle confessée, une superstition partagée, Alber et moi avons signé le flacon noir comme un flash, vision d’un œil diabolique, dessinée un jour sur le coin d’une nappe à la table d’un café parisien. La beauté, avons-nous toujours pensé, peut toujours se trouver dans les endroits les plus inattendus.

F.M.